L’été, l’amour, les vacances et l’herpès chez les jeunes français

L’été, l’amour… et l’herpès : comment se comportent les jeunes Français pendant leurs vacances ?

Sondage Ipsos réalisé du 3 au 11 mai 2002 pour l’Association Herpès sur un échantillon de 704 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 à 34 ans.

Sommaire

Les comportements amoureux des 15-35 ans pendant l’été.

L’été arrive et avec lui la période propice aux rencontres amoureuses. Devant la recrudescence des Maladies Sexuellement Transmissibles, et en particulier de l’Herpès Génital, l’Association Herpès a mené une enquête afin de mieux connaître le comportement des jeunes Français de 15 à 35 ans à cette période de l’année.

1.   Les vacances d’été, une période propice à davantage de partenaires sexuels pour les plus jeunes.

32 % des moins de 35 ans confirment avoir plus de relations sexuelles et 11 % plus de partenaires sexuels pendant l’été. Ce nombre de partenaires plus élevé est essentiellement le fait des plus jeunes: 23 % des 15 à 19 ans et 14 % des 20 à 24 ans déclarent avoir plus de partenaires pendant l’été.

2.   La   protection   contre   les   MST,   un   message « apparemment » intégré par la très grande majorité des moins de 35 ans… mais qui n’empêche pas des comportements à risques pour plus du quart des moins de 35 ans.

Lorsque l’on demande aux personnes interrogées quelle serait leur attitude lors de leur première relation sexuelle avec un nouveau partenaire pendant leurs vacances, 89% d’entre elles affirment qu’elles utiliseraient systématiquement un préservatif.

Les campagnes d’information, notamment à propos du SIDA, entreprises depuis de nombreuses années ont, semble-t-il, « conditionné » positivement la pensée des jeunes.

De même, il semble à première vue que l’impact des vacances d’été sur les risques de contamination par des MST soit pris en compte puisque 33 % des personnes interrogées déclarent faire plutôt plus attention durant cette période que pendant le reste de l’année.

Néanmoins, on note que « mise en situation », une proportion importante de jeunes reconnaît avoir des comportements potentiellement « à risque » ; ainsi, 28 % des 15-34 ans déclarent ne pas avoir utilisé de préservatif la première fois qu’ils ont eu une relation sexuelle avec leur dernier partenaire !

Ce comportement à risque est encore plus marqué chez les 25-34 ans.

Le fossé est encore large entre la théorie et la pratique…

3.   Parler des MST demeure toujours difficile, en particulier pour l’herpès génital, sujet encore tabou.

Ce fossé entre les connaissances et les attitudes réelles trouve peut-être une part de son explication dans le fait qu’aborder le sujet des Maladies Sexuellement Transmissibles avec un nouveau partenaire est aujourd’hui encore considéré comme difficile  par  36%  des  moins  de 35 ans.

On note que les 15-19 ans éprouvent plus de difficultés que les autres à en parler (41%) ainsi que les femmes (41% d’entre elles considèrent que c’est difficile contre 31% des hommes).

4.   Parmi les MST citées spontanément, l’herpès arrive en quatrième position après le sida, la syphilis et les hépatites.

Lorsque l’on demande aux moins de 35 ans de citer toutes les MST qu’ils connaissent, on constate qu’aujourd’hui « maladie sexuellement transmissible » est un terme qui renvoie d’abord et avant tout au SIDA (cité par 98% des personnes interrogées) et dans une moindre mesure à la syphilis (29%) et aux hépatites B et C (respectivement 25% et 24%).

Les autres Maladies Sexuellement Transmissibles sont bien moins présentes à l’esprit des moins de 35 ans.

L’herpès, cité par 18% des 15-34 et à 71 % par des femmes, arrive en quatrième position.

Bien plus loin, on trouve la blennorragie (9%), les mycoses (7%) et le chlamydia (2%).

Manque de sensibilisation, manque d’information, ce sont les plus jeunes qui ont le plus de mal à citer des MST hormis le SIDA…

Ces résultats reflètent l’insuffisance de la sensibilisation à ces autres MST, pourtant très répandues et en progression. D’ailleurs, si 36 % des moins de 35 ans estiment qu’il est aujourd’hui difficile de parler des MST à un nouveau partenaire avec lequel on est sur le point d’avoir des relations sexuelles, 59 % de ceux qui l’ont cité considèrent qu’il est difficile de le faire avec l’herpès !

Ce sondage a permis de montrer que si le comportement sexuel des 15-35 ans ne diffèrent que sensiblement pendant les vacances par rapport au reste de l’année, d’immenses efforts de communication et d’information doivent être entrepris auprès de ce public afin d’enrayer la recrudescence des MST, et de l’herpès génital en particulier, à laquelle tous les pays européens assistent aujourd’hui.

L’Association Herpès a choisi en 2002 d’accentuer sa communication auprès des jeunes et d’en faire le thème central de la prochaine Journée Nationale contre l’Herpès qui se tiendra le 21 novembre.

Les résultats de ce sondage viennent conforter l’intérêt de cette démarche.

Quelques conseils à propos de l’herpès pour cet été…

Conseil n°1 : il est indispensable de se protéger lors de rapports sexuels avec un(e) partenaire occasionnel(le) et il est conseillé d’éviter tout rapport et/ou baiser en période de crise d’herpès génital ou labial.

Conseil n°2 : se protéger du soleil si l’on est sujet à l’herpès labial (baume protecteur contenant un philtre anti-UV) et porter des lunettes de soleil si l’on est sujet à l’herpès oculaire.

Conseil n°3 : ne pas partager son linge de toilette si l’on est en période de crise d’herpès.

Conseil n°4 : si l’on se sait atteint par l’herpès, ne pas oublier d’emporter son traitement afin de pouvoir enrayer la crise dès son apparition et ainsi ne pas se gâcher les vacances.

Questions / réponses

Peut-on aller à la piscine ou dans les bains bouillonnants ?

Oui, le virus de l’herpès ne survit pas à la chaleur à l’extérieur du corps.

L’herpès peut-il s’attraper dans le sable ?

Non, la transmission du virus se fait par contact direct avec les muqueuses infectées.

Peut-on attraper l’herpès génital dans un lieu public, par exemple aux toilettes ?

Non, car il faut qu’il y ait un contact direct avec les organes génitaux.

Peut-on embrasser avec un bouton de fièvre (herpès labial) ?

Cela n’est pas recommandé, le risque de contamination existe.

Quelques rappels sur la maladie

Qu’est-ce que l’herpès ?

L’herpès labial est le plus courant. Il revêt souvent le nom connu de « bouton de fièvre ». C’est l’herpès du visage le plus fréquent, mais l’herpès peut aussi toucher d’autres parties du visage et notamment, dans une forme plus sévère, les yeux.

L’herpès génital, c’est-à-dire celui qui touche les parties sexuelles et avoisinantes, concernerait plus de 2 millions de personnes en France. C’est une Maladie Sexuelle Transmissible et les crises, récidivantes, peuvent être à l’origine de douleur, d’inconfort et d’anxiété qui altèrent la qualité de vie.

Dans les deux cas, l’herpès reste présent à vie dans l’organisme.

Par ailleurs, en cas de bouton de fièvre, un rapport sexuel mettant en contact la bouche avec le sexe peut être à l’origine d’une transmission du virus présent sur les lèvres aux   parties   sexuelles. C’est le cas de 10 à 30 % des herpès génitaux. L’inverse est également possible, bien que plus rare.

Comment se transmet l’herpès ?

Par contact direct avec les lésions herpétiques ou des sécrétions contaminées, lors d’un rapport sexuel pour l’herpès génital, et par un simple baiser pour l’herpès labial.

Par « auto-contamination » ou « auto-inoculation ». La personne porteuse du virus peut contaminer un autre endroit de son corps par l’intermédiaire de ses doigts.

Comment reconnaître une poussée d’herpès ?

Des signes annonciateurs précèdent de quelques jours la sortie du virus. Il s’agit de picotements, de sensations de brûlure ou de douleur. Ils sont suivis quelques heures ou jours après par une rougeur, des petites cloques, puis des croûtes. La cicatrisation intervient au bout d’une dizaine de jours. Ces symptômes sont les mêmes pour tous, hommes ou femmes. Cependant, chez l’homme, ils sont souvent moins douloureux et la guérison est plus rapide.

Les facteurs favorisant les crises

  • La fièvre
  • Le décalage horaire
  • Les règles
  • L’exposition au soleil pour l’herpès labial
  • Le stress, une vive émotion
  • Les relations sexuelles pour l’herpès génital
  • Un traumatisme local : extraction d’une dent, irritation sexuelle…

NB : ces facteurs déclenchant sont variables d’une personne à l’autre…

Conseils pratiques lors des poussées

✔ Consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes.

✔ Se traiter.

✔ En parler avec son partenaire.

✔ Garder les parties atteintes parfaitement propres.

✔ Sécher les parties atteintes.

✔ Se laver soigneusement les mains.

✔ Éviter : les relations sexuelles, de se toucher les yeux, d’humecter ses lentilles avec sa salive, de porter des vêtements serrés, de gratter les lésions, de panser les lésions, de partager ses serviettes, le contact avec des nouveau-nés ou des personnes aux défenses immunitaires affaiblies.

Conseils pratiques en dehors des crises

✔ Utiliser un préservatif en cas d’herpès génital.

✔ En parler à son entourage.

✔ Essayer de réduire le stress.

✔ Éviter les fortes expositions au soleil.

✔ Apprendre à reconnaître les signes annonciateurs pour commencer le traitement le plus tôt possible.

✔ Appliquer un protecteur labial contenant un philtre solaire l’été, en cas d’herpès labial.

ANNEXE : LES QUESTIONS DU SONDAGE

 Pendant les vacances d’été, par rapport au reste de l’année, avez-vous généralement plus de partenaires sexuels ?

Oui, beaucoup plus Oui, Non Pas de relations sexuelles NSP
un peu plus
Ensemble 2% 9% 88% 1%
15-19 ans 3% 20% 73% 3,50%
20-24 ans 2% 12% 86%
25-34 ans 0,50% 3,70% 95% 0,70%

Pendant les vacances d’été, avez-vous généralement plus de relations sexuelles que pendant le reste de l’année ?

Oui, beaucoup plus 7 %
Oui, un peu plus 25 %
Non 64 %
N’a jamais eu relations sexuelles 1 %
Ne se prononce pas 3 %

Par rapport au reste de l’année, diriez-vous qu ‘en été pendant vos vacances, vous faites plutôt plus, plutôt moins ou ni plus ni poins attention au risque d’être contaminé(e) par des Maladies Sexuellement Transmissibles ?

Plutôt plus attention 33 %
Plutôt moins attention 2 %
Ni plus, ni moins attention 62 %
Ne se prononce pas 3 %

Si cet été, pendant vos vacances, vous rencontriez un nouveau partenaire par lequel vous vous sentiriez extrêmement attiré(e), quelle serait votre attitude lors de votre première relation sexuelle avec lui ou elle ?

  • Vous utiliseriez un préservatif dans tous les cas.     89%
  • Vous utiliseriez certainement un préservatif, sauf si votre partenaire s’y oppose fermement.  2%
  • Vous utiliseriez peut-être un préservatif, selon les circonstances et l’attitude de votre partenaire.   3%
  • Vous n’utiliseriez probablement pas de préservatifs.               0%
  • Ne se prononce pas.                                   6%

Pensez à la dernière fois où vous avez eu un nouveau partenaire, la première fois que vous avez eu des rapports sexuels avec cette personne, avez-vous utilisé un préservatif ?

Oui Non Je ne m’en souviens pas
Ensemble 69 % 28 % 3 %
15-19 ans 79,3 % 11,3 % 0,8 %
20-24 ans 76,1 % 20,8 % 1,3 %
25-34 ans 60,6 % 37,6 % 0,2 %

Quelles sont toutes les Maladies Sexuellement Transmissibles que vous connaissez, ne serait-ce que de nom ?

•   Le Sida 98 %
•   La syphilis 30 %
•   L’hépatite B 25 %
•   L’hépatite C 24 %
•   L’herpès 15 %
•   L’herpès génital 3 %
•   La blennorragie 9 %
•   Les mycoses 7 %
•   Le chlamydia 2 %
•   Le condylome < 1 %
•   Autres 11 %
•   Ne se prononce pas 1 %

Lorsque l’on rencontre un nouveau partenaire avec lequel on est sur le point d’avoir des relations sexuelles, pensez- vous, personnellement, qu’il soit très difficile, plutôt difficile, plutôt facile ou très facile de parler avec lui ou elle ?

Des MST :

Très difficile                   5 %

Plutôt difficile                31 %

Plutôt facile                   49 %

Très facile                     13 %

Ne sait pas                      2 %

De l’herpès :
Très difficile 7 %
Plutôt difficile 52 %
Plutôt facile 28 %
Très facile 12 %
Ne sait pas 1 %

 

Source : Association Herpès

 

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