Un herpès peut en cacher un autre

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« Un herpès peut en cacher un autre »

Un herpès peut en cacher un autre car 20 à 30 % des herpès génitaux ont pour  origine « un banal bouton de fièvre » ; 60% des patients ne sont pas diagnostiqués et risquent de transmettre le virus à leur entourage ; le virus se transmet très facilement et n’est pas toujours visible : il ne se situe pas uniquement sur le visage ou sur les parties génitales.

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Un herpès peut en cacher un autre

Les questions les plus fréquentes

« Je viens d’aller chez le médecin car j’avais plein de boutons sur l’omoplate droite et maintenant j’en ai devant et il m’a dit que c’était de l’herpès : est ce que l’herpès peut être dans le dos ? »

« J’ai de l’herpès sur le nez environ une fois par an, est-ce que les lésions pourraient se répandre à l’intérieur et atteindre par exemple l’œsophage? »

« Est-ce que l’herpès peut être à l’intérieur du vagin et provoquer de ce fait des démangeaisons internes ? »

« J’ai des boutons bizarres, comment reconnaître qu’il s’agit d’herpès ? »

« Est-ce qu’on peut confondre l’acné avec l’herpès ? »

QU’EST-CE QUE L’ ?

  • L’herpès du visage : c’est le classique « bouton de fièvre » essentiellement du au virus HSV1
  • L’herpès génital : imputable en majorité au virus HSV2
  • 20 à 40 % des infections génitales seraient liées à HSV 1

Les infections herpétiques peuvent survenir sur diverses parties du corps

Sur le visage, le virus peut se localiser à n’importe quel endroit du visage : bouche, narines, menton, joue ou œil, on parle alors d’herpès oculaire. Si le virus gagne la gorge, on parle d’angine herpétique ; si c’est l’œsophage, on parle d’œsophagite.

Sur les parties génitales, sexe et anus, peuvent également être contaminées, ainsi que les fesses et les cuisses.

Sur d’autres parties du corps, tronc, bras, jambes on parle d’herpès gladiatorium ou d’herpès digital si les symptômes se situent sur les doigts.

L’HERPES, COMMENT CA MARCHE ?

Le virus de l’herpès reste à vie dans l’organisme. On peut apprendre à contrôler ses effets ; on ne peut jamais s’en débarrasser définitivement. Le traitement permet d’agir au niveau de la réplication du virus pour enrayer sa multiplication.

PRIMO  INFECTION PREMIERE RENCONTRE AVEC LE VIRUS

Chez une personne infectée, le virus de l’herpès  pénètre dans la zone cutanée ou muqueuse où a eu lieu la contamination (lèvre ou muqueuse génitale, par exemple). Après sa pénétration, il se multiplie rapidement. Comme lors de toute infection, le corps réagit à cette intrusion en activant ses défenses immunitaires, notamment en fabriquant des anticorps. Dans la très grande majorité des cas, qu’il s’agisse du virus de l’herpès de type 1 (HSV1) ou de type 2 (HSV 2 ), cette primo- infection passe totalement inaperçue. Parfois, au contraire, elle donne lieu à des symptômes, qui surviennent une semaine en moyenne après la contamination.

PHASE DE LATENCE, LE VIRUS AU REPOS DANS L’ORGANISME

AU MOMENT DE LA PRIMO-INFECTION, le virus de l’herpès pénètre dans les cellules nerveuses responsables de la sensibilité du territoire cutané ou muqueux par où il est entré (neurones sensitifs). Il chemine ensuite jusqu’aux noyaux de ces cellules, situés dans un ganglion nerveux (ganglion trigéminé, près de l’oreille pour l’herpès du visage , ganglion sacré en bas du dos, pour l’herpès génital). Une fois dans les ganglions nerveux, le virus de l’herpès est à l’abri des défenses immunitaires, de telle sorte qu’il ne peut plus jamais être délogé de l’organisme. Il se met au repos : il ne se réplique pas et n’occasionne aucune lésion visible. Ce phénomène s’appelle la latence.

POUSSÉE D’HERPES : LE REVEIL

Sous l’effet de divers facteurs déclenchant et,  probablement, d’une vulnérabilité accrue transitoire de l’organisme, le virus de l’herpès va se réactiver : il revient à son point d’entrée dans le corps, en suivant dans les cellules nerveuses le même trajet qu’à l’aller. Là, il recommence à se multiplier. La réactivation peut donner lieu à des lésions : ce sont les récurrences, qu’on appelle aussi poussées ou crises d’herpès. La réactivation du virus peut aussi être silencieuse, et l’on parle alors d’excrétion virale asymptomatique.

Les traitements et quelques règles simples d’hygiène de vie permettent une meilleure cohabitation.


BON A SAVOIR

Le virus de l’herpès peut rester indéfiniment latent et ne jamais donner de symptômes. Le seul témoin de la présence du virus dans l’organisme en l’absence de symptôme est l’existence d’anticorps spécifiques dans le sang.


COMMENT RECONNAITRE UNE CRISE D’HERPES ?

Pour reconnaître une crise d’herpès, on peut s’aider de quelques signes annonciateurs caractéristiques qui précèdent de quelques jours  la  sortie  du virus : picotement, sensation de brûlure, douleur. Le groupement des vésicules « en bouquet » est très caractéristique des « poussées ».

Le rythme et l’intensité des crises sont variables d’un individu à l’autre, mais le scénario est répétitif sur un même individu : toujours les mêmes signes avant coureur, les mêmes lésions et dans la même zone. Cette répétition permet à chacun de prévoir la survenue d’une poussée. Le médecin peut aider à établir ce lien en incitant à se remémorer le contexte de chaque récurrence.


BON A SAVOIR

Savoir reconnaître les signes avant coureurs permet une prise précoce du traitement, plus particulièrement efficace à ce stade, et permet également d’adopter immédiatement les mesures évitant une transmission.


COMMENT S’ATTRAPE L’HERPES ?

L’herpès se transmet par contact entre muqueuses ou peau (bouche, sexe, doigts), si une des parties du corps en contact présente des lésions. Il se transmet d’une personne à l’autre ou à soi même par auto-inoculation. La transmission à l’homme par un animal n’est pas possible.

Le risque de transmission est lié à la quantité de virus excrété.

Il est maximum au moment des poussées, dans les premières heures de formation des vésicules riches en virus, et décroît ensuite.

Le risque de transmission existe néanmoins avant même la venue des vésicules, dès les signes annonçant la poussée (démangeaisons, picotements, brûlures).

On sait aussi depuis quelques années, que l’herpès peut se transmettre alors qu’il ne donne lieu à aucun symptôme ni aucune lésion. Il semble que ces périodes « d’excrétion virale asymptomatique » correspondent en fait plus probablement à des poussées que le patient a du mal à reconnaître qu’à des épisodes réellement asymptomatiques.

Au décours d’une primo-infection, la durée de la contagiosité virale est en moyenne de huit jours, et peut atteindre jusqu’à vingt jours. Chez les sujets immunodéprimés, la période de contagiosité est également souvent plus longue.


BON A SAVOIR

Le virus HSV est un virus fragile, qui ne survit que très peu de temps à l’extérieur du corps humain. Compte tenu de cette fragilité, la transmission indirecte, par l’intermédiaire d’un objet souillé, est extrêmement rare.  Toutefois, par prudence, il est recommandé de ne de pas partager son linge ou ses affaires de toilette lorsqu’on a une poussée d’herpès.


Une primo infection peut avoir des conséquences graves

Certaines personnes sont particulièrement vulnérables à la contamination par l’herpès, il s’agit des femmes enceintes, des personnes dont les défenses immunitaires sont diminuées et/ou des personnes ayant une maladie de peau préexistante.


BON A SAVOIR

Les causes de l’herpès néonatal :

Le plus fréquent n’est pas le plus dangereux

On dénombre actuellement 20 cas d’herpès néonatal par an soit 3 pour 100 000 naissances.

Le cas le plus fréquent

La poussée d’herpès génital au moment de l’accouchement ne représente que 5% des causes d’herpès néonatal. Il est en effet possible aujourd’hui de prévenir une poussée lorsque l’on se sait atteint d’herpès génital, par certaines règles d’hygiène (éviter les facteurs déclenchant cf.page 10) et avec un traitement préventif. (cf page 18)

Le cas le plus dangereux

La primo-infection pendant la grossesse. Elle représente 25 à 70% des causes d’herpès néonatal car cette situation est totalement imprévisible.  D’où l’intérêt de connaître la situation de son partenaire sexuelle vis à vis de l’herpès, pour éviter d’être contaminé.


SE RASSURER: 

BESOIN DE PARLER A QUELQU’UN

« Je m’appelle Julie, j’ai 18 ans et je suis en terminale économique et sociale.

Il n’y a pas très longtemps j’ai eu de l’herpès génital. Mon petit ami était au courant. Je lui exprimais ma douleur, lui non plus ne savait pas ce que c’était. Je ne voulais pas en parler à mes parents car je ne savais pas comment ils le prendraient ; c’est difficile avec eux car tout ce qui concerne ma vie sexuelle est un sujet tabou. Mon petit ami m’a payé le médecin qui a heureusement accepté de tout mettre au nom de mon petit copain sans que mes parents soient alertés.»

L’impact réel de la maladie dépend essentiellement des individus, de leur vécu, de  leur état général, de leur capacité à supporter psychologiquement plus ou moins bien ce handicap. Il dépend également de sa localisation et de la fréquence des crises. Pour certaines personnes, les récidives ne constituent qu’une gêne  mineure : irritations, brûlures, démangeaisons, revenant 3 ou 4 fois par an. Pour  d’autres, lorsque les récidives sont rapprochées et invalidantes, plus marquées, se traduisant par une éruption douloureuse source d’inconfort majeur et d’anxiété, elles sont alors ressenties comme un véritable handicap dans la vie affective, sexuelle et socioprofessionnelle, et une atteinte à leur qualité de vie.

Dans les deux cas, la lutte contre la souffrance physique et psychologique induite par la poussée d’herpès génital passe par le dialogue avec le partenaire, par l’échange avec l’entourage et les professionnels de santé.

A QUI S’ADRESSER ?

Fil Santé jeunes concerne les 12-25 ans et plus particulièrement les jeunes qui rencontrent des « questions d’ados ».

A 15 ans à l’occasion d’un premier rapport sexuel on s’inquiète sur les Infections Sexuellement Transmissibles. A 18 ans une jeune fille qui n’a jamais eu de relation sexuelle découvre qu’elle a un herpès génital. Comment l’expliquer ? comment  le gérer ? Comment en parler à ses parents ?

A 18 ans, qui consulter ? En appelant Fil Santé Jeunes, les jeunes auront une aide en ligne qui les aidera à se prendre en main. En aucun cas ces entretiens ne remplacent une visite médicale mais ils permettent de se rassurer et de mieux appréhender la maladie avant d’aller consulter un médecin.

L’interview d’un médecin écoutant

« Patrick : Bonjour j’ai 23 ans et mon amie a des brûlures et des démangeaisons sur les parties génitales

Fil Santé Jeunes : Est ce que vous avez déjà eu de l’herpès ?

Patrick : Oui j’ai eu un bouton de fièvre il y a 10 jours

Fil Santé Jeunes: Avez vous des pratiques mettant en contact le sexe avec la bouche ?

Patrick :oui

Fil Santé Jeunes : Est ce que vous avez aussi des démangeaisons au niveau de la verge ?

Patrick: oui

Fil Santé Jeunes : En avez vous déjà parlé à un médecin ?

Patrick : Euh… non, c’est la première fois que j’en parle  »

« Les jeunes qui nous appellent à ce sujet sont inquiets, nous confie le Dr B, médecin de Fil Santé Jeunes. Nous les rassurons, nous les aidons à prendre conscience qu’il peut s’agir d’un herpès, nous les incitons à se prendre en charge et aller consulter un médecin. Nous les orientons selon les cas vers un gynécologue s’il s’agit d’une jeune femme, vers un médecin généraliste ou un dermatologue s’il s’agit d’un  jeune  homme. Le conseil et l’orientation se fait au cas par cas en fonction du profil, du lieu de résidence, de l’âge et du sexe du jeune appelant. » « Après avoir rassuré le jeune, poursuit le Dr B., nous lui suggérons d’aller consulter un médecin, de se soigner, de  se protéger et de protéger les autres. Cet entretien au téléphone et dans l’anonymat  va permettre de dédramatiser le problème. Le jeune osera plus facilement ensuite pousser la porte du médecin et évoquer en face à face ce qui fait partie de son intimité corporelle »

Fil Santé Jeunes, c’est du sur mesure anonyme et gratuit.

Tous les jours, le Dr B. reçoit des appels de jeunes qui ont honte, qui ressentent de la culpabilité, ou de la gêne. A 18 ans, comment parler des démangeaisons que l’on ressent sur la verge avec un médecin de famille ou même un médecin que l’on ne connaît pas ? Les jeunes avouent que ce n’est pas facile de parler de ça, alors après avoir cherché eux même de l’information, très souvent sur Internet, ils appellent Fil Santé Jeunes pour parler à quelqu’un qui ne les jugera pas, qui les écoutera et les rassurera.

Le Dr B. répond aux appels angoissés,

« je viens d’avoir une relation non protégée et j’ai vu dans la salle de bain de mon ami une boite d’aciclovir : est-ce que je vais attraper de l’herpès ? »

ainsi qu’aux questions récurrentes :

« Est-ce que l’on reste porteur du virus après une poussée ? » ; « Quel est le mode de contamination ? » ; « Est ce que l’herpès labial et l’herpès génital ont pour origine le même virus ? » ; « Est ce que le traitement doit se prendre à vie ? » ; « Est ce que le virus de l’herpès est de la même famille que le virus du sida ? » ; « Est ce que l’on peut avoir un rapport sexuel pendant une poussée ? Et après ? ».

Une fois rassurés, les jeunes vont consulter un médecin. Suite à leurs échanges, ils seront en mesure d’éviter la diffusion de l’herpès par ignorance.

Fil Santé Jeunes les aide ainsi et notamment les jeunes adultes, à rentrer dans le circuit de la prise en charge car les 18/25 ans n’ont souvent pas de médecin et parler à un inconnu de l’herpès n’est pas facile. A 18 ans, qui consulter ? « Pourtant, conclut le Dr B, il est important que les jeunes aient un suivi médical et que leur herpès soit connu de leur médecin ».

SE SOIGNER

60% des individus porteurs du virus HSV 2 n’ont pas identifié leurs symptômes comme étant ceux de l’herpès génital. La transmission se fait par l’intermédiaire des sécrétions génitales. Cette situation fait de l’herpès une priorité de santé publique.

Pour enrayer cette épidémie silencieuse, l’Association Herpès – pour la première fois cette année- abordera de manière globale la question de la prise en charge de la maladie à l’occasion de la Journée Nationale contre l’Herpès. Ce point est essentiel car il est possible de limiter le risque de transmission du virus quand on l’a identifié.

Pourquoi informer sur la consultation ?

Car seul un médecin peut établir avec certitude le diagnostic d’herpès. Il est également important d’inciter les patients à consulter rapidement car le diagnostic de l’herpès est difficile à faire de façon certaine en dehors des crises.

Pourquoi pratique-t-on dans certains cas des examens complémentaires en laboratoires d’analyses médicales?

En cas d’atteinte génitale, les examens complémentaires à faire en laboratoires d’analyses médicales sont souvent demandés car les lésions peuvent être atypiques. La preuve d’une origine herpétique des lésions est par ailleurs indispensable compte tenu des conséquences importantes du diagnostic dans la vie quotidienne des  patients et dans la lutte contre la transmission (femme enceinte, protection d’un partenaire non porteur du virus etc..).

Pourquoi éviter une crise d’herpès alors que l’on peut bien vivre avec des vésicules de temps en temps ?

Eviter une crise, c’est protéger les autres. On sait que le moment le plus favorable pour la transmission est au tout début de la poussée d’herpès, dès les premiers symptômes. On peut alors transmettre le virus à son insu. Se soigner permet de réduire le nombre de crises et de limiter la transmission du virus.

Il a également été prouvé qu’un traitement anti-viral permet de réduire la fréquence des crises, ; la douleur et de limiter la transmission du virus.

LE DIAGNOSTIC

Il ne faut surtout pas attendre avant de consulter car c’est au moment de la survenue des vésicules que le diagnostic est le plus facile : il est difficile de poser le diagnostic d’herpès avec certitude quand il n’y a plus de symptôme, entre les poussées.

Qui consulter ?

On peut consulter un généraliste, un dermatologue ou un gynécologue, un urologue ou bien un ophtalmologiste en cas de signes oculaires.

En cas d’urgence lorsqu’il est impossible d’obtenir un rendez-vous suffisamment rapide dans un cabinet, et en cas de lésion génitale notamment, un dépistage anonyme et gratuit des infections sexuellement transmissibles peut être réalisé dans un centre hospitalier ou un centre de planification familiale.

La consultation en pratique

Examen par le médecin. Il est indispensable de pouvoir observer vos lésions pour en déterminer l’origine.

En cas d’atteinte du visage , l’herpès est souvent suffisamment caractéristique pour permettre le diagnostic.

En cas d’atteinte génitale ou hors du visage (au doigt, par exemple), qu’elle soit typique ou non, le médecin prescrira très souvent un prélèvement des lésions et, éventuellement, une prise de sang.

En cas de lésions génitales, ne soyez pas surpris que le médecin évoque avec vous le sujet des infections sexuellement transmissibles. De votre côté, n’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous préoccupent.

Que dire au médecin ?

Le médecin vous interrogera pour mieux cerner votre situation.

Voici quelques exemples de questions auxquelles vous pourrez avoir à répondre :

  • Avez-vous déjà présenté ce type de lésions, au même endroit ou à proximité, à quelle fréquence ?
  • Que ressentez-vous (démangeaison, douleur, brûlure…) et ces symptômes ont-ils débuté avant l’apparition des lésions ?
  • Qu’avez-vous observé : rougeur, vésicules, croûtes… et pendant combien de temps ?
  • Avez-vous des pertes vaginales ou un écoulement à l’extrémité de la verge ?
  • Étiez-vous fatigué(e), stressé(e), lorsque les symptômes sont apparus, ou pouvez-vous les rattacher à un facteur déclenchant particulier ?
  • Votre partenaire a-t-il le même type de problème et quelles ont été les circonstances de votre dernier rapport sexuel (Quand ? Était-ce avec le partenaire habituel ?) ?

RAPPEL

Le médecin est tenu au secret médical, il est donc possible de lui parler en toute tranquillité.


Si le médecin pense qu’il s’agit d’un herpès, il pourra prescrire un traitement antiviral, informera sur la maladie,notamment sur la possibilité d’autres poussées, et donnera quelques conseils simples pour limiter la transmission.

LE TRAITEMENT ANTIVIRAL

Le traitement des poussées d’herpès fait appel à des médicaments antiviraux spécifiques administrés pendant quelques jours.

Ces médicaments sont d’autant plus efficaces qu’ils sont pris tout au début de la poussée. Au tout début d’une poussée d’herpès, le virus HSV revient vers son point d’entrée cutané ou muqueux en cheminant le long des cellules nerveuses. C’est à ce moment que sont ressentis les signes annonciateurs de la poussée et que le traitement est le plus efficace pour enrayer la multiplication du virus.

C’est pourquoi la conférence de consensus sur l‘herpès (2001) recommande que les patients puissent disposer sur prescription médicale de médicaments (« boîte d’avance ») de façon à débuter le traitement dès les premiers symptômes.


A EVITER

Pendant les poussées, il est déconseillé d’utiliser un traitement oral ou local, autre que celui prescrit par le médecin. Cela peut être inutile et, parfois, interférer avec l’efficacité du traitement antiviral. De plus les spermicides et les antiseptiques locaux ne doivent pas être utilisés en prévention du risque de transmission d’un herpès génital : aucune étude n’a en  effet démontré leur efficacité pour protéger un partenaire indemne.


Le traitement préventif des poussées d’herpès génital ou du visage repose sur la prise quotidienne d’un médicament antiviral par voie orale. Son efficacité, étudiée chez les personnes ayant des poussées fréquentes (au moins six par an), est bien établie . Le traitement est simple et bien toléré, ce qui facilite son suivi sur des périodes prolongées.


ACTUALITÉ

Une étude internationale, publiée en 2004 dans The New England Journal of Medicine, a démontré que le traitement antiviral par le valaciclovir réduit la transmission du virus HSV2 au sein des couples stables dont un seul des deux partenaires est infecté. Au terme d’une  période de huit mois pendant laquelle ont été suivis près de 1 500 couples, le traitement continu  du  partenaire  infecté  par  HSV2,  associé  aux  autres  mesures  de  prévention ( préservatif ) a permis de réduire de moitié la fréquence d’acquisition du virus de l’herpès et de 75% le risque d’acquisition d’un herpès symptomatique chez le partenaire initialement non infecté. Cette étude est la première à faire la preuve de l’efficacité d’un antiviral sur la diminution de la contagiosité de l’herpès génital.


Se soigner, c’est aussi protéger les autres

Le traitement ne guérit pas définitivement la maladie, même pris régulièrement,  car il n’a pas d’action sur les virus au repos dans les ganglions nerveux sensitifs. Pour cette raison, le traitement antiviral ne dispense pas des mesures de protection visant à éviter la contamination de l’entourage, notamment du port du préservatif dès les signes avant-coureurs de la poussée en cas d’herpès génital.


BON A SAVOIR : LA RÉSISTANCE AUX TRAITEMENTS ANTIVIRAUX EST TRES RARE

Le phénomène de résistance du virus de l’herpès aux antiviraux demeure exceptionnel, comme l’atteste le réseau national de surveillance : il concerne 0,5 % des personnes dont le système immunitaire est normal, et 5% des individus dont les défenses immunitaires sont affaiblies comme, par exemple, les receveurs de greffe de moelle osseuse.

L’apparition de résistances du virus HSV aux antiviraux est favorisée par le non-respect de la durée ou de la posologie du traitement. Il est donc fondamental de suivre rigoureusement la prescription du médecin, que cela soit au moment d’une poussée ou  lors d’un traitement au long cours.


sida-info-service

Herpès, en parler

Sida info Service s’engage à ce que les questions sur l’herpès ne restent pas sans réponse.

Depuis plus de 20 ans, Sida Info Service écoute, informe, oriente et soutien au téléphone toute personne qui s’interroge sur les IST (Infections Sexuellement Transmissibles). Chacun est accueilli avec respect et sans jugement. Il est souvent difficile de parler de sa sexualité. Les écoutants de Sida Info Service  grâce à une grande disponibilité et une expérience importante, répondent au mieux aux questions sur l’herpès, sur sa transmission, ses conséquences et ses traitements. L’anonymat et la confidentialité permettent à chacun de s’exprimer librement, de se protéger, de se soigner et surtout d’y voir un peu plus clair sur cette infection courante et mal connue.

De plus, Sida info Service s’engage à relayer l’information sur son site Internet (www.sida-info-service.org) et permettre aux 40 000 internautes mensuels de poser des questions sur l’herpès directement sur le site à un écoutant-internet.

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Inserm Herpès

Institut national de la santé et de la recherche médicale L’Inserm et la recherche sur l’Herpès.

Jean-Laurent Casanova dirige le laboratoire Inserm de génétique humaine des maladies infectieuses, à la Faculté Necker-Enfants Malades (Unité Inserm 550). Il    développe

plusieurs projets de recherche sur différentes formes de virus appartenant à la famille herpès qui peuvent entraîner des maladies graves. Ses études ont pour but de mieux comprendre les défauts de réponse immunitaire conduisant à ces maladies.

L’herpès simplex et l’encéphalite herpétique :

Le virus herpès simplex est un virus commun chez 90 à 95% de la population. Sa manifestation la plus banale est le bouton de fièvre.

Dans certains cas très rares, l’infection par l’herpès simplex peut conduire à une maladie plus grave : l’encéphalite herpétique. Cette maladie est une inflammation aiguë du tissu cérébral, pouvant être mortelle. Les manifestations cliniques peuvent être de la fièvre, des maux de tête, des convulsions, des hallucinations, des changements comportementaux, une aphasie, une paralysie d’une partie du corps et un coma.

€ L’équipe de Jean-Laurent Casanova tente de caractériser, chez les enfants atteints d’encéphalite herpétique, le défaut de réponse immunitaire qui provoque cette maladie d’origine génétique. 50 patients ont déjà été inclus dans une étude clinique.

Le virus d’Epstein-Barr et la maladie de Hodgkin

Le virus d’Epstein-Barr fait partie de la famille des virus herpès. Il infecte 90 à 95% de la population, en général sans provoquer de maladie.

Dans certains cas cependant, l’infection, peut être associée à une mononucléose infectieuse, des tumeurs cancéreuses, un lymphome de Burkitt (le plus fréquent des lymphomes malins de l’enfant), la maladie de Hodgkin, ou dans certains cas encore plus rares, un cancer du nasopharynx.

Dans le cas de la maladie de Hodgkin, les chercheurs de l’Inserm étudient l’implication génétique dans la réponse immunitaire au virus. Ils cherchent à identifier le (ou les) gène(s) qui contrôlent cette réponse immunitaire. Pour cela, ils réalisent une étude génétique sur des familles dont certains membres sont atteints par la maladie de Hodgkin.

L’herpès 8 et le sarcome de Kaposi

L’infection par le virus herpès 8 ne provoque habituellement pas de symptôme chez  les personnes en bonne santé. En cas de déficit immunitaire, l’infection peut entraîner un sarcome de Kaposi. Cette maladie se manifeste par des tumeurs cutanées, parfois disséminées, touchant les ganglions et les viscères. Depuis l’émergence du SIDA, une forme épidémique de sarcome de Kaposi est liée à l’infection par le VIH (virus du SIDA). Actuellement, cette forme est l’un des cancers les plus fréquents de l’Afrique centrale et du Sud (près de la moitié des cancers dans certaines régions). Son augmentation est liée à la diffusion du VIH dans une population où l’herpès 8 est très répandu.

L’équipe de Jean-Laurent Casanova étudie les modes de transmission du virus herpès 8 dans ces pays, notamment la transmission mère-enfant, et les facteurs génétiques qui entraînent une prédisposition au sarcome de Kaposi.

Ils étudieront également les cas très rares de sarcome de Kaposi chez les enfants, indépendamment de l’infection au VIH.

Source: Association Herpès, Novembre 2004

 

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